Patience,
ténacité, persévérance…
De la
course à l'écriture, il n'y a qu'une foulée que Murakami nomme la vitalité.
Pour s'astreindre à une discipline d'écrivain, l'auteur a vendu son club de
jazz, arrêté de fumer, commencé à courir, inlassablement, tous les jours.
Journal, essai, éloge de la course à pied, au fil de confidences inédites,
Murakami nous livre une méditation lumineuse sur la vie.
« Un
traité de sagesse à la japonaise, et c'est aussi la source cachée de l'oeuvre
de Murakami, l'homme aux semelles de vent qui dévore les mots et le bitume avec
la même fringale. »
André
Clavel
C'est
grâce à l'activité physique, grâce à la course à pied qu'il dit pouvoir écrire
:
« En ce qui me concerne, la plupart des techniques dont je me sers comme
romancier proviennent de ce que j'ai appris en courant chaque matin. »
Murakami
À ses
détracteurs qui ne comprennent pas pourquoi il court 10 kilomètres tous les
jours depuis 37 ans, il pourrait répondre que cela a du sens dans sa vie de
romancier. L'auteur rend compte de son rapport au sport, depuis qu'il a choisi
d'écrire. L’auteur revendique être un auteur « de fond », endurant. Il ne
s'agit pas tant d'un éloge de la course à pied, que de constater qu'il est
possible pour un être humain d'aller au-delà de la souffrance, de la fatigue et
de ses propres limites. Le style de Murakami est ici identique à celui qu'il
déploie dans ses romans. Mélange de sagesse, de simplicité et d'observation du
monde qui l'entoure. Cet essai se lit comme un roman, avec la course à pied
comme personnage, les marathons comme une succession d'actions insensées où la
machine humaine obéit ou résiste. Murakami décrit le mécanisme de ses jambes
qui refusent parfois de poursuivre le chemin. Cet auteur « coureur » saura
séduire les lecteurs par l'humilité et la poésie de son propos.
La
majorité des coureurs ordinaires sont avant tout motivés par un but personnel,
qui consiste en général à parcourir telle distance en un temps donné. Quand
l’athlète réalise ce temps, il (ou elle) a le sentiment d’avoir accompli ce
qu’il s’est fixé de faire, et s’il n’y arrive pas, il aura le sentiment d’avoir
failli. Même s’il ne parvient pas au temps qu’il espérait atteindre, tant qu’il
éprouve la satisfaction d’avoir fait de son mieux – et, éventuellement, d’avoir
découvert un aspect significatif de lui-même -, sa course est perçue comme un
accomplissement, et il retrouvera ce sentiment positif lors de la compétition
suivante. Dans le travail du romancier, la victoire ou la défaite n’ont pas de
sens. Peut-être le nombre d’exemplaires vendus, les prix littéraires, les
critiques élogieuses sont-ils des critères apparents qui fixent la réussite
dans le domaine littéraire, mais rien de tout cela ne compte véritablement. L’essentiel
est de savoir si les écrits ont atteint le niveau que l’auteur s’est assigné. Ecrire
un roman ou courir un marathon, voilà deux activités qui se ressemblent. Chez
les créateurs, il existe une motivation intérieure, une force calme qu’il n’est
pas du tout nécessaire de confronter à des critères extérieurs.
C’est ce
livre qui m’a donné envie de partager mes 2 passions : courir pour lire !
No comments:
Post a Comment